Fonctions d'une variable complexe
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Continuité, dérivabilité
et holomorphie
On note
une fonction des variables complexes z=x+iy et .
A noter que u (resp. v) est la partie réelle (resp.
imaginaire) de f. Une fonction f est une application
qui en tout point
prend une valeur et une seule.
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Théorème de Cauchy-Riemann
Si u(x,y) et v(x,y) sont différentiables
en (x,y) au point (x0,y0)
et si les conditions de Cauchy-Riemann
|
|
(1) |
sont satisfaites en (x0,y0) alors f
est -dérivable
en z0 et .
Remarques :
Sténographie : on définit la différentielle complexe
par
et par identification on obtient
Les conditions (nécessaires) de Cauchy-Riemann s'écrivent
alors
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Exemples de fonctions holomorphes
Exemples élémentaires :
Si f et g sont holomorphes dans un ouvert U alors
sont holomorphes dans U, avec les formules de dérivation évidentes.
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Intégrale de Cauchy
On définit un chemin d'intégration
par la paramétrisation
sous l'hypothèse que x(t) et y(t) soient
continues et à dérivées premières continues
pour .
Alors pour
on a
Soit f(z)=u(x,y)+iv(x,y)
une fonction -continue
pour ;
on définit son intégrale de Cauchy le long du chemin
par
Avec les hypothèses faites, cette intégrale de Riemann en
variable t existe.
Ses propriétés les plus importantes sont :
Inégalité fondamentale :
Soit un chemin
de longueur
et soit
un majorant uniforme de |f(z)|, c'est-à-dire
qui ne dépend pas du point z choisi sur .
Alors on a
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Théorème
de Cauchy
Ce théorème fondamental s'énonce : soit f(z)
holomorphe dans un ouvert simplement connexe U et soit
U un circuit de Jordan, alors on a
Remarques :
-
On ne peut rien conclure si f n'est pas holomorphe à l'intérieur
de .
-
L'orientation de
est sans importance.
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Notion de primitive
Soit f(z) holomorphe dans un ouvert U. On considère
2 chemins
et
strictement contenus dans U, avec la même origine A et la même
extrêmité B et orientés de A vers B. Le théorème
de Cauchy implique
On peut, pour tout z et z0 dans U définir
la primitive
D'après ce qui précède elle est indépendante
du chemin (strictement contenu dans U) qui joint z et z0.
Elle est holomorphe pour
U et sa dérivée est F'(z)=f(z).
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Relations intégrales de
Cauchy
Soit f(z) holomorphe dans l'ouvert U contenant .
Pour tout z dans un ouvert D intérieur à
toutes les dérivées f(n)(z)
sont holomorphes dans D
U et on a les relations intégrales de Cauchy
Remarques :
-
Attention à l'orientation positive de .
-
Pour n=0 on en tire la relation de la moyenne
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Théorèmes de Morera
et Liouville
Théorème de Morera : soit f continue
dans un ouvert simplement connexe U; si pour tout circuit
U on a
alors f est holomorphe dans U.
Théorème de Liouville : si f est holomorphe-entière
et bornée à distance finie et à l'infini, alors c'est
une constante.
Remarques :
-
On en déduit, par un raisonnement par l'absurde, le théorème
de d'Alembert : tout polynôme de degré n possède n
racines (comptées avec leur multiplicité) dans .
-
La fonction eiz est holomorphe-entière.
Son module est borné si Im
mais pas si Im.
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Théorème de Weierstrass
Soit la série
dont la somme sera notée S(z). Sous les hypothèses
:
-
Pour
les fn(z) sont holomorphes dans un domaine fermé
simplement connexe D dont le bord est un circuit de Jordan ,
-
La série converge uniformément ,
on a le théorème de Weierstrass:
-
S(z) est holomorphe dans D,
-
Ses dérivées sont données par .
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Séries entières
Soit la série entière ,
de rayon de convergence R (cf les notes de cours sur les séries
pour les définitions).
Théorème : la somme S(z) d'une série
entière est holomorphe si |z-z0|<R
où R est le rayon de convergence de la série entière
et ses dérivées successives s'obtiennent en dérivant
terme à terme.
Analyticité : on dit que f(z) est analytique
en z0 si on peut la développer en série
entière dans un voisinage fini de z0. Le théorème
précédent montre que l'analyticité en z0
entraîne l'holomorphie en z0.
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Série de Taylor
Toute fonction f(z) holomorphe dans un ouvert U est développable
en série de Taylor (c'est une série entière...), d'une
façon unique, en tout point
U avec :
Il en résulte que l'holomorphie en un point implique l'analyticité
en ce point. En combinant ce résultat avec celui de la section 10
on en conclut à l'équivalence des notions d'holomorphie et
d'analyticité.
Exemple : la fonction
est analytique dans .
Elle est donc développable en série de Taylor autour de tout
point .
En particulier autour de z0=0 on a la série binômiale
généralisée
avec la définition
Pour
avec
on retrouve la formule du binôme.
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Série
de Laurent
Soit f(z) analytique dans la couronne ouverte 0<|z-z0|<R,
alors elle est développable, de façon unique, en série
de Laurent
Attention : le circuit de Jordan
doit être pris à l'intérieur de la région d'analyticité
de f, c'est-à-dire la couronne ouverte 0<|z-z0|<R.
Le résidu de f en z0 est défini
par
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-
Classification
des singularités isolées:
On peut avoir :
Exemple : z=0 est un point singulier essentiel pour
et dans la couronne ouverte |z|>0 on a la série de Laurent .
Remarque : Attention aux singularités apparentes, qui
sont des points d'analyticité... Par exemple le point z=0
pour la fonction .
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En un pôle simple on a
Parfois il est plus commode d'écrire
Ces conditions assurent que z0 est un pôle simple.
Alors le résidu est donné par
Pour un pôle d'ordre
on a
Remarque : Pour calculer un résidu il est toujours possible de
revenir à la définition (calculer le coefficient a-1
de sa série de Laurent). En un point singulier essentiel c'est la
seule méthode possible.
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Théorème des résidus
Soit f(z) analytique à l'intérieur d'un circuit
de Jordan ,
sauf en un nombre fini de singularités isolées .
Alors on a
Remarques importantes :
-
Seules les singularités intérieures à
contribuent à l'intégrale.
-
Noter que
est orienté positivement.
Lemme utile :
Soit
l'arc de cercle d'angle au sommet
défini par
avec .
Alors si z0 est un pôle simple de f(z)
on a la relation
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Application au calcul de certaines
séries
On se propose de calculer les séries
où R(z) est une fraction rationnelle telle que si
son module soit .A
chacune des séries on associe les fonctions auxiliaires
On a les théorèmes :
où la somme porte sur toutes les singularités.
Exemples : la somme
se calcule avec la fonction auxiliaire .
Il faut faire attention que les points
sont des pôles simples alors que z=0 est un pôle triple.
On obtient .
La fonction auxiliaire
donne les séries
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Equations différentielles
linéaires du second ordre
On les écrira sous la forme
|
y''(z)+p(z)y'(z)+q(z)y(z)=0. |
(2) |
Le changement de fonction
permet de ramener l'équation de départ à la forme
canonique :
Le point z0 est un point ordinaire de l'équation
différentielle (2)
si p et q sont analytiques en z0.
En un point ordinaire on a le théorème d'existence et d'unicité
:
-
Il existe une solution de (2)
analytique en z0.
-
Si l'on se donne y(z0) et y'(z0),
alors la solution de l'équation (2)
est unique.
-
Points singuliers
réguliers
Le point z0 est un point singulier régulier de
l'équation différentielle (2)
si, en écrivant
les fonctions
et
sont analytiques en z0.
En ces points on peut chercher une solution sous la forme d'une série
de Frobenius
Les valeurs possibles pour
sont les solutions de l'équation indicielle
|
|
(3) |
On peut montrer que pour un point singulier régulier la série
entière
a toujours un rayon de convergence fini. Cependant, si la différence
des racines de l'équation (3)
est un entier relatif il est possible que la méthode ne donne
pas 2 solutions linéairement indépendantes...
Exemple 1 : les fonctions de Bessel
Ce sont les solutions de l'équation
Le point singulier z0=0 est régulier (ici
et )
et l'équation indicielle a pour solutions .
Pour
on obtient 2 solutions linéairement indépendantes avec le
comportement
La différence des indices est 2p, cependant si p est
demi-entier on peut montrer que la méthode de Frobenius donne 2
solutions linéairement indépendantes, alors que si p
est un entier on a la relation J-p(z)=(-1)pJp(z)
qui montre que J-p et Jp ne
sont pas linéairement indépendantes. En fait la solution
linéairement indépendante de Jp pour p
entier positif a un point de branchement de type
en z=0 qui ne peut être obtenu par une série de Frobenius!
Exemple 2 : la fonction hypergéométrique confluente
Soit l'équation différentielle
L'équation indicielle a pour racines
et .
Dans ce qui suit on considère .
La série de Frobenius correspondant à
donne la fonction hypergéométrique confluente
définie par
|
|
(5) |
qui est analytique-entière.
La série de Frobenius correspondant à
est alors
|
|
(6) |
A noter que ces deux solutions ne sont distinctes et bien définies
que pour .
-
Points singuliers
irréguliers
Ce sont tous les points singuliers qui ne sont pas réguliers...
Exemple : le point
pour l'équation de Bessel. Si l'on pose u=1/z l'équation
différentielle devient
et u=0, donc
est un point singulier irrégulier.
On peut vérifier que l'équation différentielle
satisfaite par l'hypergéométrique confluente a aussi
comme point singulier irrégulier.
Le point à l'infini n'est pas toujours un point singulier irrégulier
comme le montre l'exemple
z(1-z)y''+(c-(a+b+1)z)y'-aby=0,
pour lequel les points
sont des points singuliers réguliers.
On définit le Wronskien de deux fonctions par
W[y1,y2]=y1y2'-y1'y2.
Ses propriétés les plus utiles sont :
-
Il est bilinéaire en y1 et y2.
-
Il est antisymétrique : W[y1,y2]=-W[y2,y1].
-
On a l'équivalence
-
Si y1 et y2 sont deux solutions de
l'équation différentielle (2)
alors leur Wronskien W[y1,y2]
est solution de l'équation différentielle du premier ordre
Exemple : pour les solutions de l'équation différentielle
(4)
le Wronskien est ,
et un calcul au voisinage de z=0 donne ,
confirmant l'indépendance linéaire des solutions (5)
et (6).
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